TROUBLES DE L'HUMEUR



Episode dépressif majeur

Epidémio
- Environ 4,3% de la population est dépressive, à un temps donné.
- La prévalence au cours de la vie varie de 8 à 20%.
- La dépression touche deux fois plus les femmes.
- Un trouble bi-polaire a une prévalence de 0,5 à 1% pour une vie, avec un rapport de 3:2 pour les femmes.

DSM-IV
Il faut au moins 5 critères, dont humeur déprimée ou perte de l'intérêt ou du plaisir. Les symptômes doivent durer depuis plus de 2 semaines.
1. Humeur dépressive
2. Diminution de l'intérêt ou du plaisir
3. Changement de poids ou d'appétit
4.Troubles du sommeil.
5. Troubles psycho-moteurs (agitation ou retard)
6. Fatigue ou perte d'énergie
7. Sentiment d'inutilité ou de culpabilité
8. Diminution de la concentration
9. Pensées de mort

Clinique
- En plus des critères DSM, le patient peut présenter des symptômes psychotiques (20% des patients), allant souvent dans le sens de sa dépression.
- Parfois, la dépression est masquée par une pathologie somatique, dont les symptômes recouvrent ceux de la dépression, si le patient ne se plaint pas de son humeur déprimée.

Traitement
- Le traitement des dépressions peut se faire par des tricycliques (clomipramine), des SSRI (fluoxétine), des IMAO (moclobémide), des inhibiteurs spécifiques de la NA et de la 5-HT (venlaflaxine), et des atypiques (miancérine).
- Le premier choix (ambulatoire et TOC) est la SSRI. Pour les dépressions sévères, on donne des tricycliques.
- Les tricycliques sont donnés en cas d'échec aux autres traitements, à cause des risques de surdosage (arythmies)
- Les formes de dépressions atypiques (hypersomnie, prise de poids, ...) répondent bien aux IMAO, alors que la mélancolie et les TOC répondent bien aux SSRI.
- Une dépression est dite résistante à un médicament, s'il n'y a pas d'amélioration au bout d'un mois.
- En cas de résistance, il faut commencer par réévaluer le diagnostic, puis vérifier l'adéquation de la conduite du traitement (compliance)
- On peut alors soit changer de classe, soit augmenter la dose (sous monitoring plasmatique), soit changer de médicament, soit rajouter du lithium, soit encore des électrochocs ou une privation de sommeil.

Dépression mélancolique

DSM-IV
A. Au moins un des deux critères suivants:
- Perte de l'intérêt ou du plaisir dans toutes les activités
- Perte de réaction à un stimulus agréable
B. Au moins 3 critères:
- Humeur déprimée
- Aggravation le matin
- Réveil matinal
- Troubles psychomoteurs
- Anorexie ou perte de poids
- Culpabilité excessive

Dépression atypique

DSM-IV
L'humeur réagit à des situations positives, et au moins deux des critères suivants
1. Gain de poids
2. Hypersomnie
3. Membres "en plomb"
4. Sensibilité au rejet

Episode maniaque

DSM-IV
Période de plus d'une semaine, au cours de laquelle l'humeur du patient est anormalement élevée ou irritable, et où au moins 3 critères sont présents (4 s'il n'y a que l'irritabilité).
1. Estime de soi augmentée
2. Diminution du besoin de sommeil
3. Plus bavard
4. Fuite des idées
5. Distraction
6. Agitation psycho-motrice
7. Augmentation des activités conduisant à un plaisir

Clinique
- En plus des critères, le patient peut éprouver (dans 50% des cas) des idées délirantes, souvent congruantes avec ses idées grandioses.
- Le début de l'épisode maniaque est souvent brutal, mais peut aussi s'étaler sur quelques semaines. L'épisode est généralement plus court qu'un épisode dépressif, et se termine plus brutalement.
- Le risque de récurrence est important.
- L'augmentation de l'activité physique peut conduire à une augmentation de la vie sociale, de la vie sexuelle, ou l'entreprise de nouvelles tâches professionnelles.
- Un patient maniaque peut passer rapidement vers un état dépressif, avec un risque accru de suicide (remords du comportement)

Diagnostics différentiels
- Schizophrénie (fonctionnement antérieur à l'épisode déjà perturbé, troubles de la parole non-corrélés à une agitation, pas d'antécédants personnel ou familiaux de troubles de l'humeur
- Etat confusionnel
- Hyperthyroïdie, hyper-parathyroïdie, tumeurs du SNC
- Médicaments: anorexigène, isoniazide,
- Epilepsie temporale

Traitements
- Lithium
- Antipsychotiques (si très agité et psychotique) +/- benzodiazépine
- Carbamazépine
- Valproate de Na
- Electrochocs

Complications
- Problèmes maritaux
- Difficutés en affaires
- Extravagances financières
- "Indiscrétions" sexuelles
- Abus de toxiques et d'alcool

Episode hypomane

DSM-IV
- L'humeur est élevée, pendant plus de 4 jours, et le patient présente plus de 3 critères d'un épisode maniaque.
- Les symptômes ne provoquent pas de retentissements sur la vie sociale ou professionnelle, et ne nécesitent pas une hospitalisation.

Clinique
- Pendant une crise hypomane, le patient ressent des troubles de l'humeur similaires à ceux d'un épisode maniaque, mais de façon plus atténuée, et n'a pas de symptômes psychotiques. De plus, la faible sévérité ne justifie pas une hospitalisation.

Trouble dysthymique

Epidémio
- La prévalence au cours de la vie est de 3%.
- Les facteurs de risque sont les femmes de moins de 65 ans, les célibataires, et les personnes au revenu modéré.

DSM-IV
Humeur dépressive, pendant plus de deux ans, avec au moins 2 critères
1. Troubles de l'appétit
2. Troubles du sommeil
3. Perte d'énergie ou fatigue
4. Mauvaise estime de soi
5. Mauvaise concentration ou difficuté à prendre des décisions
6. "Hopelesness"

Clinique
- Le patient est chroniquement malheureux et misérable.
- Certains patients passent par des phases d'épisode dépressif majeur, puis retournent à leur dysthymie.


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